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De quoi les documentaristes vivent-ils ?

lundi 20 août 2018

La Scam (en France) a lancé une enquête pour identifier la réalité des rémunérations des réalisateurs et réalisatrices de documentaires. Retrouvez le sommaire et un résumé de cette étude, réalisée par Béatrice de Mondenard.

 

3 mois d’enquête, 16 entretiens, 1500 réponses par sondage pour une étude de 36 pages et quelques chiffres éloquents. Sans prétendre affirmer la vérité d’une situation, cette étude, publiée à l’occasion du Sunny Side 2018, donne un éclairage sur la situation professionnelle des réalisateurs et des réalisatrices et sur leur relation avec les sociétés de production.


Ce que révèle l'enquête

Des données chiffrées, mais aussi des témoignages, sont à découvrir dans « De quoi les documentaristes vivent-ils ? ».

Parmi les chiffres révélés dans l’enquête :

- Tous genres confondus (documentaire, reportage, magazine, série), la rémunération moyenne pour un 52 minutes est de 12.461 euros. Cette moyenne cache évidemment des disparités abyssales puisque, pour un documentaire de 52’, la rémunération la plus faible qui ait été indiquée est de 800 euros et la plus élevée est de 37.000 euros. La rémunération moyenne varie également du simple au double selon la chaîne de diffusion : 8.364 euros pour un documentaire de 52’ sur une chaîne thématique (dont 56 % sont rémunérés moins de 8.000 euros) à 17.090 euros sur une chaîne historique (dont 64 % sont payés plus de 15.000 euros).

- 68%-32%, c’est le partage moyen de la rémunération salaires/droits d’auteur mais là aussi avec de grosses différences selon le genre et le format. Ainsi, la proportion de salaires est plus élevée dans les petits formats et les magazines ; pour 65 % des films de moins de 15’ les rémunérations sont même uniquement en salaires.

- Moins de 1 % : c’est le pourcentage moyen de rémunération proportionnelle proposé par les sociétés de production à 38 % des réalisateurs et des réalisatrices pour l’exploitation de leurs œuvres.

- 42 % des autrices et auteurs de documentaires gagnent moins de 20.000 euros nets par an, dont 23 % inférieurs à 13.000 euros nets soit inférieurs au Smic et tout autant, 23 %, ont des revenus supérieurs à 40.000 euros nets.

- 18 % d’écart en moyenne de rémunération entre les hommes et les femmes. 46 % des réalisatrices ont des revenus inférieurs à 20000 euros contre 37 % des réalisateurs. A l’autre bout de l’échelle des revenus, 16 % des réalisatrices déclarent plus de 40.000 euros contre 28 % des réalisateurs.

- 79 % des réalisateurs et réalisatrices n’ont jamais reçu, d’aucune société de production, les comptes d’exploitation de leurs œuvres.

- 16 % seulement des réalisatrices et réalisateurs ont été rémunérés quand ils accompagnent leur film dans une projection/débat et dans 61 % des cas cette rémunération était comprise entre 100 et 200 euros.

- 59 % des documentaristes disent que leur situation matérielle s’est dégradée ces dernières années.

La Scam adresse cette étude aux sociétés de productions, aux syndicats de production, au CNC, au ministère de la Culture et à celui du Travail ainsi qu’aux diffuseurs.

Cette enquête se veut un outil de dialogue pour améliorer la situation des documentaristes et lutter contre une précarisation grandissante.

Télécharger l'enquête (pdf)


Sommaire


I. Quelles rémunérations selon les formats ? - p. 4
- Des rémunérations sans rapport avec le temps passé
- Des difficultés pour démarrer et des plafonds vite atteints
- Des rémunérations qui stagnent voire qui baissent
- Le forfait : une fiction du réel !
- Le partage salaires/droits d’auteur
- Les droits Scam
- Dérégulation et pistes d’amélioration
Zoom sur le 52’ - p. 13
Zoom sur le 52’ : Rémunération selon le genre
Zoom sur le 52’ - documentaire unitaire : Rémunérations selon la présence d’un co-auteur
Zoom sur le 52’ - documentaire unitaire : Rémunération selon la chaîne
Zoom sur le 52’ - documentaire unitaire : Rémunération en fonction du budget du film
Zoom sur le 52’ - documentaire unitaire : Influence du sexe, de l’âge et de l’expérience

II. La rémunération proportionnelle - p. 20
- La question des à-valoir et l’accord « Transparence audiovisuelle »

III. Quelle transparence dans les relations professionnelles ? - p. 22

- La reddition de comptes
- Quand les comptes n’arrivent pas…
- La communication des autres éléments financiers

IV. L’évaluation des producteurs et des productrices - p. 26
- Le regard sur la relation professionnelle
- Finalement, quelle est la marge de négociation ?

V. Quelle rémunération pour l’accompagnement des films ? - p. 29

VI. Revenus annuels et situation matérielle - p. 30
- Des revenus globalement faibles
- Des revenus professionnels non majoritaires
- Les droits Scam
- Évolution de la situation matérielle
- En vivre, survivre, se reconvertir
- Devenir producteur ?

Annexe - p. 33
Charte des usages professionnels relatifs aux œuvres audiovisuelles relevant du répertoire de la Scam

Pour aller plus loin

(Re)lisez "Documentariste, un métier de nanti ?", la grande enquête de la Scam en Belgique, qui à travers des témoignages d'auteurs et d'autrices, des chiffres, et les anaylsyes de Renaud Maes, sociologue du travail, vise à obtenir un état des lieux de la production documentaire en Belgiue francophone, à en identifier les principales problématiques et à faire émerger des réponses nouvelles.

© image design Le Goff & Gabarra

 

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