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Elections 2019 : bilan de la législature et perspectives pour les créateurs et créatrices

jeudi 23 mai 2019

Le délégué général de la SACD et de la Scam en Belgique, Frédéric Young, tire le bilan de la législature, des victoires, des manques et des défis qu'il reste encore à relever. Vous trouverez aussi les messages que les partis politiques ont souhaité vous adresser afin de peut-être aider à déterminer votre choix pour les élections. A vos bulletins !

 

La législature écoulée n’aura pas été celle du changement revendiqué par nos sociétés au nom de leurs 6.000 créateurs et créatrices, et engagé avec « Bouger les lignes ».

Elle aura permis néanmoins des succès importants comme la loi sur l’injection directe, ou l’adoption des deux directives « droits d’auteur » et « radiodiffusion ».

Sur le terrain de la situation sociale et professionnelle, de l’évolution des revenus réels et de la reconnaissance symbolique des artistes, le bilan est réellement insuffisant en regard des problèmes identifiés depuis plus de 10 ans. 
Pointons aussi parmi les échecs qui laisseront des traces, les droits de copie privée et de reprographie en brutale régression, et ce malgré une tentative de réforme avortée le dernier jour de la législature.
Bilan complexe à évaluer donc, où il n’est pas aisé de faire la part des choses entre progrès et régressions.

Des divers débats que nous avons organisés à la MEDAA (13 avril, 7 et 13 mai), des autres auxquels nous avons assisté, des programmes et déclarations que nous avons lues, il ressort heureusement quelques points majeurs convergents :

  • La situation sociale et professionnelle des créateurs, créatrices et artistes doit changer. 
    Le cadre fixé à la fin des années 90, basé sur un accès au chômage simplifié, n’est plus tenable, faute de consensus au niveau fédéral mais aussi car les effets pervers de ce « piège au non-emploi » sont de plus en plus manifestes. Après des années de réflexion, la priorité doit aller à des mesures concrètes et rapides, associant les différents niveaux de pouvoir, permettant de redresser l’emploi artistique et d’accroître les revenus réels notamment des créateurs et créatrices. Le décumul des droits d’auteur et allocations a été cité en exemple. 
    A plus long terme, il s’agira d’inventer un tout nouveau modèle fondé sur une logique de reconnaissance de l’apport de l’artiste à la société.
  • La situation des créatrices et artistes femmes doit s’améliorer aussi : alternances et quotas seront nécessaires. L’égalité salariale devra être appliquée et évaluée en permanence, au moyen d’une transparence aujourd’hui insuffisante.
  • La démocratisation culturelle doit cesser de régresser et permettre de renouer entre les artistes et les publics marginalisés : la création, la circulation et l’accès aux ouvrages artistiques de tous genres doivent être repensés. Il s’agira d’en faire profiter aux créateurs, créatrices et artistes ainsi qu’aux publics parallèlement.


En ce sens, si de nombreuses voix demandent des droits culturels effectifs, c’est qu’il y a urgence professionnelle mais aussi sociétale.

Vous trouverez ici un lien vers le tableau analytique résumant ce que les partis ont proposé en regard de ces questions lors du débat du 13 mai à la MEDAA.


Ces éléments de programme, dont la négociation effective commencera dès la semaine prochaine, contribueront peut être à orienter vos votes dimanche (3 ou 4 votes selon votre région).


Quelles que soient vos affinités ou vos engagements, nous vous suggérons de porter votre attention particulièrement sur les candidat.e.s qui défendent la nécessité de nouvelles politiques artistiques et culturelles au sein de leur parti, puis ensuite dans les parlements et les gouvernements. De telles femmes et de tels hommes, il y en a dans chaque parti. Ils et elles ont souvent porté déjà dans les lieux de décision vos préoccupations et fait aboutir certaines de vos revendications. D’autres se présentent pour la première fois et s’engagent personnellement pour la Culture. Pour les un.es comme pour les autres : vos suffrages seront nécessaires, pour tous les niveaux de pouvoir concernés (Europe, Fédéral, Régions/Communautés).

Démocratie et liberté de création voyagent ensemble dans l’Histoire, voter c’est partager ces aventures humaines qui nous importent tant.
 

Nous avons proposé à chaque parti de vous adresser encore un dernier message. Certains nous l’ont transmis à temps : vous les trouverez ici dans un fichier PDF.

 

Frédéric Young
Délégué général de la SACD et de la Scam pour la Belgique

 

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