Pascaline David succède à Isabelle Rey à la présidence du Comité belge de la Scam. Elle partage avec nous ses motivations, ses priorités et sa vision pour ce nouveau mandat.

Quel est votre parcours ?

Dans une première vie, j’ai été monteuse de documentaires et à la télévision (RTBF). En 2014 j’ai enchaîné avec la création d’une maison d’édition littéraire suite à la rencontre de Ann-Gaëlle Dumont ; les Éditions diagonale, une aventure passionnante que nous avons choisi de clôturer après avoir défendu ensemble de la littérature contemporaine pendant plus de dix ans, soit à la fin 2024. Je suis par ailleurs l’autrice de plusieurs grands entretiens avec des écrivains contemporains tels que Jérôme Ferrari (diagonale/Actes Sud, 2020), Patrick Deville (diagonale/Le Seuil, Fiction & Cie, 2021) ou Laurent Mauvignier (diagonale 2021, nouvelle édition à paraître aux éditions de Minuit, en août de cette année), et l’autrice d’un premier roman, La colère des simples (Éditions Sans escale, 2021).

 

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager à la Scam ?

L’envie de rencontrer d’autres artistes et de défendre nos droits.
Il y a quelques années, j’avais déposé une demande de bourse à la Scam dans une mauvaise « catégorie ». Plutôt que de rejeter ma demande, on m’a orientée vers une autre bourse plus adaptée, et elle a finalement été acceptée. Je me suis alors fait cette réflexion qu’il y avait de l’intelligence dans la gestion de cette société dédiée aux auteurs et autrices. Je n’ai pas oublié cela. La vie est faite de détails.

 

Quels sont les chantiers que vous souhaitez poursuivre et entreprendre durant votre mandat de Présidente ?

J’aimerais explorer dans mon répertoire qui est celui de l’écrit, la possibilité en Belgique de percevoir des droits sur les livres d’occasion. Ces livres sont parfois proposés sur les plateformes numériques comme alternative à l’achat neuf mais sans que les auteurs et autrices ne soient alors récompensé·es. J’aimerais également qu’on réfléchisse à mieux valoriser les auteurs et autrices belges sur le territoire belge, qu’on fasse un état des lieux de notre territoire pour établir une stratégie. L’IA est évidemment le grand chantier du moment. Pour chacun de nos métiers un cadre fort doit être posé pour que cette révolution se fasse au profit de l’humain. Concernant les différents répertoires de la Scam, j’aimerais continuer à porter les causes des chantiers en cours. Je compte à ce titre sur le Comité belge pour m’instruire puisque chacun des membres y est amené à réfléchir et à mener des actions.

 

En quoi est-ce important d’être membre du Comité belge de la Scam ?

Si on veut faire évoluer la réalité belge de nos répertoires, c’est important d’être soudés, de faire œuvre collective et de se parler. C’est un moyen efficace de se défendre et d’exposer nos réalités aux partenaires culturels.

 

Souhaitez-vous adresser un mot aux auteurs et autrices de la Scam ?

Je suis fraîchement élue et ce regard neuf de dix jours est frappé par tout ce qui se négocie à Bruxelles et Paris, depuis si longtemps en faveur de nos droits, avec tant de partenaires et interlocuteurs différents mais nécessaires aux auteurs et autrices (France TV, la RTBF, Radio France, Arte, M6, etc.). Le travail de la Scam, ses négociations, facilite le travail artistique de ses membres avec professionnalisme et efficacité. Il y a là une vraie mobilisation. C’est remarquable.

 

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